Nom : FRANCIA.
Prénoms : Sophie, Estelle, Aurore.
Age : vingt-sept ans.
Description physique :
Une main passa sur le verre embrumé du miroir, effaçant d'un geste léger la buée qui rendait floue le reflet qu'il renvoyait, celui d'une jeune femme aux cheveux châtains encore humides. De nombreuses gouttes d'une eau clair et parfumée à la lavande s'écoulaient de son front pour rouler sur la peau douce de son visage angélique. De grands yeux clairs scrutaient leur image d'un regard cristallin aux tons marins. Elle esquissa un sourire, rehaussant ses pommettes rougie par l'eau brulante de la douche dont elle sortait.
Description morale : Son sourire s'effaça tandis que son regard s'obscurcissait et que ses pensées se bousculaient. Souvenirs, projets, regrets.
Aujourd'hui encore et comme tous les jours depuis lors, elle allait faire semblant, donner l'impression d'être telle qu'elle voulait qu'on la voit. Radieuse. Quand au fond, la rancœur rongeait son âme.
Test RP :
Anatidaephobie ; la peur que quelque part un canard vous observe . . .
C'était bien sa veine ! La journée s'était pourtant déroulée sans la moindre anicroche. Un footing dans les bois en fin d'après midi, quand la chaleur de la journée retombait. Sophie avait couru dans la relative fraîcheur du début de soirée pendant une bonne heure, parcourant sur les sentiers sablonneux près de quinze kilomètres alors que le soleil déversait fièrement ses derniers rayons avant de disparaître par delà la cime des chênes et des bouleaux dans un halo oranger alors que la jeune femme regagnait son véhicule qui l'attendait là où elle l'avait laissé. Elle s'était ensuite installée, avait porté sa main à sa poche pour vérifier sur son téléphone si elle avait reçu la confirmation de planification du séminaire de vente du dernier yaourt qui allait révolutionner le marcher.
Manque de chance, l'appareil n'était plus dans sa poche. Alors avaient commencé ses recherches dans l'habitacle de sa voiture où, peut-être, elle l'y avait déposé.
Puis, réalisant qu'elle n'avait pu que l'emporter avec elle, celui-ci avait dû glisser hors de son pantalon et s'était échoué quelque part sur un sentier, ici ou là. Sophie avait alors récupéré sa lampe torche dans la boîte à gant et était repartie dans le bois alors que le soleil mourrait derrière l'horizon.
Cela faisait à présent deux heures qu'elle était partie à la recherche de son HTC, sans succès. Bien lui avait prit de récupérer sa lampe car, déjà, les ténèbres avaient obscurci le ciel et plongé le bois dans une lugubre noirceur.
Le paysage était totalement différent jugea-t-elle. La rangée d'arbres de part et d'autre du chemin prenait des airs oppressant. Leurs branches enchevêtrées, semblables autant de bras décharnés aux doigts effilés, s'allongeaient au grès du vent en donnant l'impression qu'à la moindre occasion, ils pouvaient s'emparer d'elle.
Mais à cela s'ajoutait cette étrange sensation. Comme si, tapie dans l'ombre, une présence inqualifiable attendait.
Sophie avançait, guettant le halo rassurant de sa lampe, essayant de ne pas prêter attention au bruissement du vent qui murmurait de terribles présages et, tendit qu'elle poursuivait son chemin, elle percevait les battements de son coeur s'emballer, frappant d'un bruit sourd dans sa poitrine. Mais étaient-ce seulement les sien ?
Elle risqua un regard par dessus son épaule, un regard en arrière, dans la noirceur de la forêt et, au hasard de la lueur vacillante des étoiles, elle le vit, dodelinant, loin derrière elle.
La jeune femme sursauta et pointa sa lampe vers la présence. Mais quand le halo arriva sur l'endroit prévu, elle ne vit rien de plus que la route qu'elle suivait depuis trop longtemps déjà.
Éclairant toujours la zone où la silhouette s'était évanouie dans la nuit noire, Sophie fit quelques pas à reculons, sentant que ses jambes manquaient à chaque foulée de se dérober sous elle. Elle chercha, hésitante, tout autour d'elle quand soudain son pied fut saisi d'une brusque décharge qui lui fit lâcher un cri de frayeur.
C'était son téléphone, qu'elle avait effleuré du pied qui s'était mis et continuait à vibrer. Elle s'en saisit et constata qu'un appelant inconnu essayait de la joindre.
Un dernier regard alentour, puis elle décrocha.
Mais rien de plus que le bruissement du vent déformé par l'empli de son téléphone ne lui parvint. Un souffle qui semblait languir de terribles intentions se mêla au frémissement des feuilles.
Sophie raccrocha prestement et accéléra le pas, bien décidée à rentrer au plus vite.
Le téléphone sonna de nouveau mais cette fois, elle ne répondit pas et bien vite, les vibrassions cessèrent pour mieux reprendre à peine quelques secondes plus tard.
Sans trop savoir pourquoi, elle porta l'appareil à l'oreille. Cette fois, le souffle était plus net, plus profond. Elle ferma les yeux et cru le sentir sur son épiderme frissonnant d'angoisse. Quand elle rouvrit les yeux, elle la vit de nouveau, cette silhouette dodelinante qui pressait le pas devant elle, bien décidée à la rattraper. Ses yeux luisaient d'un éclat animal et mauvais tandis qu'il cancanait de jouissance.
La jeune femme fit volte-face et prit ses jambes à son cou, se raccrochant à sa lampe qui, très vite s'épuisait pour la laisser seule dans le noir, seulement guidée par la lueur des étoiles. Dans les arbres, sur sa gauche, la paire d'yeux s'était élevée à hauteur des siens et la suivait avec acharnement.
Soudainement, le regard quitta la lisière pour surgir sur le sentier dans un souffle puissant pour dévoiler la silhouette dans son entier.
Le canard était là !